Crédit Agricole cède 1,5% à 3,07 euros, le titre de la Banque verte est toujours en difficulté sur le marché parisien dans la lignée des inquiétudes sur la dette grecque.
La Grèce est au point mort avec une situation politique toujours bloquée. Les dernières élections législatives ont accouché d’une montée des extrêmes. Ces derniers ont jeté un peu le trouble à Athènes et accéléré une probable sortie de la Grèce de la zone euro. Cette solution n’est plus taboue, même Mario Draghi le timonier de la Banque centrale européenne, n’exclut plus que le pays soit évincé de l’union monétaire. Ce mardi, les négociations pour un nouvel exécutif ont échoué, une impasse qui conduira à la tenue de nouvelles élections législatives à la mi-juin. Et Crédit Agricole dans tout ce « mic-mac » ? Elle est la banque tricolore la plus exposée à la péninsule hellène avec sa filiale Emporiki. Alors dans ce contexte, le retour à l’équilibre attendu en 2012 pour sa filiale est désormais compromis. Le coût du risque du groupe consolidé a en effet explosé de 75,9% sur 12 mois. Il se monte à 2,21 milliards d’euros au premier trimestre. Il intègre les charges liées à l'élargissement du plan européen de soutien à la Grèce (397 millions d’euros) et 485 millions d’euros au titre du coût du risque lié à la filiale Emporiki, des provisions collectives sur la Grèce et un complément de dotation sur Agos. D’autant plus que le « nettoyage de bilan » n’est pas prêt de s’achever de sitôt…
Dans ce sombre tableau, la Banque Verte peut compter sur ses activités dans la banque de détail en France, dans l'assurance et dans la banque de financement et d'investissement. Mais la bonne tenue de ces pôles ne suffit pas pour compenser le sentiment négatif associé à la Grèce. Pas étonnant que le marché s’acharne sur le dossier, le ramenant sur les 3 euros, soit un nouveau plus bas historique… Même si le groupe tente de limiter la casse en de délestant progressivement de ses activités les plus à risques au profit de pôles plus sûrs et dont les revenus sont les plus récurrents, on ne peut que constater que la Banque Verte doit impérativement redoubler d’efforts pour reconquérir des opérateurs échaudés par ces multiples déconvenues liées à la situation grecque. A moins de faire le dos rond, et d’attendre que la tornade passe…
